Guerre 1914 - 1918

L'invasion : Comme au siècle de louis XIV, le canton de Lens a vu de formidables armées envahir son territoire.

Le 18 août 1914, l'aile gauche de l'armée Von Kluck était signalée à Wavre, le 20, son aile droite pénétrait dans la capitale.

Le vendredi 21, des cyclistes de passage annoncent l'arrivée des uhlans (les uhlans étaient des cavaliers éclaireurs , armés d'une lame). Bientôt ils débouchent sur la place communale de Montignies-lez-Lens. Ce sont des éclaireurs. Le reste du détachement passe la nuit à l'est du village. Le lendemain passe la cavalerie suivie de l'infanterie. 

Au nord, vers Hembise, le gros de l'armée suit le chemin d'Ath et est arrêté à Casteau par les anglais qui occupent Nimy et le canal du centre.

Un Hulan cherche sa route à Montignies
Un Hulan cherche sa route à Montignies

le 23, c'est la bataille de Mons, la cavalerie refoulée par Montignies se dirige vers Lens. Le soir, Nimy flambe,

le 24, le canon gronde vers St. Ghislain, à 11 h, passe un convoi de ravitaillement et des cuisines de campagne. L'infanterie passe à Masnuy et pille les maisons, voici des trains de camions remorqués par des tracteurs et de grosses autos, des chariots et des charrettes en nombre considérable qui prennent la direction de Lens et d'Herchies.

le 27, vers le soir, passe un convoi de ravitaillement encadré de cavaliers. la plupart des soldats sont ivres et menaçants. Ils rencontrent deux habitants de Montignies au hameau des bouloirs. Tout-a-coup, on entendit des coups de fusil. Un nommé Adhémar Gilquin est tué d'une balle au cœur, son beau-frère, Emile Foucart reçoit cinq blessures graves. 10 autres personnes doivent leur salut à la fuite.

Après ces beaux exploits, les allemands vont chez le bourgmestre de Lens se plaindre que des civils ont tiré sur eux.

Le 28 août, 700 prisonniers Français pris à Tournai se dirigent vers Neufvilles. Profitant de la nuit, un grand nombre d'entre eux se sauvent dans le bois de Braine-le-Comte.

Le 29, exode des habitants de Jurbise, 7 hommes ont été tués, un pétard avertisseur ayant éclaté. Les soldats accusent les habitants d'avoir tiré sur eux. Ce samedi 29, on entend la canonnade sur Maubeuge qui capitule le 6 septembre.

Bientôt, c'est la bataille de la marne.

La fusillade de Montignies-lez-Lens (25 septembre)

Le 24 septembre, une compagnie de 110 cyclistes belges arrive d'Anvers et passe la nuit à la maison Roger, à la croix Cogneau. En passant à Marcq, ils ont fait un prisonnier. La mission de ces "volontaires de la mort", comme on les appelle, est de faire sauter la voie du chemin de fer de Bruxelles et empêcher les trains de munitions de passer.

Le 25 au matin, ils s'avancent lentement vers le but de la périlleuse expédition. Un soldat du génie dispose les explosifs pendant qu'un jeune volontaire de Jemappes coupe les fils télégraphiques. Deux fortes détonations déchirent l'air. Aussitôt, la 2e Cie de Landsurm de Hambourg qui garde la gare de Masnuy-St-Pierre, se porte vers le moulin. Une autre compagnie arrive de Jurbise, des troupes descendent d'un train bloqué et la fusillade commence. Ils sont accueillis par le feu nourri des belges qui soutiennent vaillamment l'attaque.

Mais, que faire, un contre dix !

Sur le point d'être encerclés, le lieutenant Albert Artan de St Martin veut rallier ses hommes. Au moment où il se retourne, il est tué d'une balle au front. Ses soldats le déposent sur la berge du fossé près de la croix Horlait, enfourchent leurs vélos et se sauvent. Bientôt des meules, la maison louis Viart, les fermes Semette (Omer Dewasmes), Dumonceau (Gérard Cowez) et la cure flambent.

C'est tout le village qui est menacé ... Sans retard, tous les montagnards, chargés de paquets hétéroclites, se sauvent vers Cambron St. Vincent, monsieur l'abbé Croisiaux, curé, qui avait entendu la fusillade pendant sa messe, part pour Heyst et de là pour la France, il rentra le 13 décembre 1918. Le bourgmestre, Louis l'Olivier s'enfuit lui aussi en tram et revient quand à lui le 6 décembre 1918.

Quand, le soir, on fut enfin rassuré, on apprit que Montignies avait été épargné par l'oberleutenant Kotka, à cause du prisonnier qui s'était évadé pendant l'action. Néanmoins, et sur ses indications, le lundi à midi, on incendiait la maison Roger.

Les otages

Depuis le 21, on était dans la zone d'étape militaire, les landsturm, commandés par Rotka, gardaient le chemin de fer.

Dans un but de sécurité, ils prenaient des otages dans les localités voisines : Chaussée n-d, Neufvilles, Montignies et Lens. Après la fusillade, des habitants subirent les plus mauvais traitements et les pires menaces, les otages étaient retenus a la gare de Masnuy St Pierre, ils couchaient sur la paille, dans un sentiment de solidarité. Quelques volontaires, sous la direction de Mr l'instituteur Delatte, s'offrirent à les remplacer, un roulement s'organisa ce n'était pas chose gaie. A la moindre alerte ou attaque, les allemands n'auraient pas manqué de les fusiller en guise de représailles. Ce fut un soulagement quand la guerre se fut stabilisée et que cette corvée fut supprimée,

Journée tragique (2 mai 1918)

Le 2 mai 1918, à la chaussée Brunehaut, près de la première butte du tir du camp de Casteau, sept détenus belges furent fusillés.

Ce sont :

  • Léonce Roels, notaire à Sottegem,
  • Théophile Jacmin, ingénieur à Hal,
  • Alfred Balthasar, électro-technicien à Hal,
  • Arthur Pollet, Charron à Manage,
  • Alfred Ghislain, Voyageur de commerce à Hornu,
  • Désiré Vandenbossche, Marchant de cigares à Sottegem,
  • De Ridder Théophile-François, tapissier à Bruxelles

Maitres Masson et Harmignies, avocats, n'ont pu sauver que Hermine Vaneuken de Masnuy St Jean qui s'en tira avec 15 ans de travaux forcés.

Déportations en Allemagne

C'est à Jurbise que fonctionne le tribunal.... Tous les hommes à partir de 17 ans doivent se présenter le 7 novembre 1916. Montignies a 50 déportés à Soltau. Quatre y mureront de faim, de froid ou de misère. Ce sont :

  • Evrard Squelins
  • Edgard Deroux
  • Louis Strebelle
  • Francois Druart

En 1918, de nombreux ouvriers furent envoyés à Loquignol et ailleurs pour le travail forcé

Explosion à Mévergnies (9 mars 1918)

Le 9 mars 1918 au matin, 500 wagons de munitions sautent à Mévergnies. Il n'y eut pas de victimes à déplorer,

Déportations en Allemagne

C'est à Jurbise que fonctionne le tribunal. Tous les hommes à partir de 17 ans doivent se présenter le 7 novembre 1916. Montignies a 50 déportés à Soltau, quatre y meurent de faim, de froid et de misère, ce sont ;

  • Evrard Squelins
  • Edgard Deroux
  • Louis Strebelle
  • François Druart

En 1918, de nombreux ouvriers furent envoyés à Loquignol et ailleurs pour le travail forcé,

Sous la ligne de feu - L'armistice

Chose digne de remarque, les anglais venus à Mons y sont revenus et la guerre a fini là où elle avait commencé. Pendant les tristes jours d'un automne pluvieux, des cohues d'évacués français, venues des régions industrielles du département du nord, sillonnèrent nos routes de leurs lamentables cortèges, novembre vit les derniers, suivis la nuit, par les troupes, on sentait la débâcle d'une armée en déroute, des hauteurs de Montignies, les canons tiraient vers Herchies.

Le dimanche à minuit, arrivent encore des canons et des transports de toutes natures, un temps d'arrêt sur la place, un signal et les soldats s'en vont vers Neufvilles, en chantant leur 'Iyrola land' bien vétusté, bientôt, le canon se tait .... La guerre est finie !!!

Demain c'est le 11 novembre, c'est l'armistice, c'est la délivrance ! Le lundi à 11 heures, les anglais sont dans le village.