Guerre 1940 - 1945

Le début de mai 1940 connut le lamentable cortège des évacués. Beaucoup de montagnards quittèrent leurs maisons et prirent le chemin de la France, dès le jeudi 16, les éclaireurs français arrivent à Montignies, la grosse colonne des soldats fait irruption le vendredi 17 et c'est le pillage de ses maisons inoccupées. Les quelques habitants restés sur place trouvent comme principale occupation la traite du bétail errant dans les prairies, puis c'est le retour avec la triste constatation du logis saccagé.

La vie reprend pendant 5 ans dans la longue attente de la fin des hostilités, l'espérance du débarquement et de la délivrance de l'ennemi organise la résistance.

Trois parachutistes anglais trouvent refuge dans la localité, au château de la Marquette, chez "brigolet" (Maurice Vos) et à la grotte, chez Gustave Strebelle.

L'armée secrète se met en campagne, au salon de Masnuy St.Jean. Chez jeanne du Sewoir, s'est constitué un groupe sous les ordres de Brison de Nimy. En font partie, Charles Roger, Jean Bonge, Mau­rice Viart et Armand Desirait, l'homme des missions. Découverts, ils viennent se réfugier à la ferme du parc, chez le bourgmestre, puis s'installent au Quesniau, chez Ramir Bonge, avec leur poste à galènes. Au groupe G, de Cambron St Vincent sont reliés Jules Godeau, Gustave Vos et Roger Demoor, José Berte de Nimy réfractaire chez Antoine Vandepol (au bienvenu) trouvera la mort à Cam­bron aux côtés de Jules Godeau, notons aussi la présence d'une vingtaine de juifs, réfugiés dans la commune, et tout cela, à la gloire des habitants, resta dans le plus profond secret !

Enlèvement de la cloche

Aux abois, les allemands voulurent faire flèche de tout bois. Un beau jour, ils s'attaquèrent à l'airain de nos clochers, la grosse cloche de l'église de Montignies, pesant 900 kg fut enlevée le jeudi 14 octobre 1943. Elle s'appelait "charlotte-benoite", ses dimensions étaient ; Diamètre : 1m20, Hauteur : 1 m.

Le fondeur s'appelait Lombard de Montignies-sur-roc. Elle portait l'inscription suivante :

« L'an 1806 a été nommé Charlotte-Benoite, par Charles Paillot, propriétaire à Montignies, maire et parrain, et par Benoite Catier, veuve de Bruno Paternotre, propriétaire de la ferme du marais, marraine. »

Sa décoration consistait en un feston sous l'inscription, le christ en croix avec Madeleine a ses pieds sur une face, et sur l'autre face, une vierge avec l'enfant jésus dans les bras (hauteur 20 cm),

Elle fut replacée le 11 novembre 1948 et consacrée par Mgr Lagae (évêque missionnaire en résidence au Zoute chez les pères Dominicains), le fondeur est Michiels de Tournai, son poids est resté de 900 kg. Elle a coûté 78,600 frs. Elle porte l'inscription 'In luctis plangens, in festis jubilans, vox tua duccis, marcella'.

Libération

A partir du débarquement de Normandie (6 juin 1944) et surtout de la libération de Paris (19-25 août 1944), la population belge, informée de la marche des événements par la BBC, table sur une fin imminente de l'occupation.

En effet, les avant-gardes blindées alliées se présentent à la frontière le 2 septembre 1944. Dès 14 heures, Tournai est libérée par des éléments britanniques et américains, le 3 septembre ce sera au tour de Mons. En un rush soutenu d'une petite dizaine de jours, Britanniques et Américains délivrent sans trop de dégâts le territoire national, les premiers progressant plutôt en Flandre et les seconds plutôt en Wallonie.

Quand à Montignies, elle sera effectivement traversée par les libérateurs le 4 septembre 1944.

Quelques photos ci-dessous prises (photos prises au coin rue de la place / Rue Basse).